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Pyrus calleryana Le poirierde Chine

Il a été amélioré aux États-Unis, où plusieurs clones ont été largement plantés. Son emploi divise là-bas, car il s’échappe et devient envahissant. Rien de tel encore en Europe, où le cultivar ‘Chanticleer’, surtout, est plébiscité comme arbre d’alignement polyvalent.

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Pyrus calleryana a été décrit et illustré en 1871 par Joseph Decaisne, à partir de matériel fleuri rapporté de Chine par Joseph Callery, missionnaire vers 1840. Plusieurs formes et variétés ont été reconnues au cours du temps. En plus de la variété type, le dernier Flore de Chine distingue ainsi integrifolia (dont la marge des feuilles n’est pas dentée), lanceata (à feuilles étroites) et koehnei (à feuilles à base en coin). Cette dernière est parfois traitée comme une espèce distincte et, parallèlement, Pyrus taiwanensis pourrait n’être qu’une variété de Pyrus calleryana. Des données génétiques récentes laissent supposer une origine hybridogène, ayant impliqué en particulier Pyrus pashia et Pyrus betulifolia.

De 1916 à 1950, des milliers de pépins ont été mis en culture aux États-Unis et ont fourni des cultivars dont les premiers ont été commercialisés dans les années 1960, en particulier ‘Bradford’. Des descendants de ces semis ont fourni ‘Redspire’ ou ‘Chanticleer’. Divers autres cultivars existent, mais sont peu commercialisés en France (‘Aristocrat’, ‘Capital’, ‘White House’, ‘Valzam’), voire ne sont disponibles qu’en Nouvelle-Zélande (‘Candelabra’, ‘Kea’) ou aux États-Unis (‘Holmford’, ‘Trinity’, ‘Jaczam’). Des hybrides avec Pyrus pyrifolia ou Pyrus betulifolia ont été obtenus plus récemment, vendus sous les dénominations Pyrus ‘NCPX1’ Javelin et Pyrus ‘Edgewood’.

Idéal pour l’alignement

De taille petite à moyenne (huit à dix mètres, parfois quinze, et jusqu’à dix mètres d’envergure), Pyrus calleryana est apprécié par sa croissance juvénile rapide, sa belle floraison blanche et abondante, ses feuilles autom­nales orange à pourpre, à chute tardive, son indifférence à la texture du sol, sa tolérance aux agressions atmosphériques et le développement prédictible et homogène des clones. Il nécessite toutefois un emplacement lumineux, son écorce fine peut s’avérer sensible aux coups de soleil. Les sols mal drainés sont à éviter.

Arbre d’alignement reconnu, ce poirier peut également être utile comme porte-greffe du nashi, du poirier commun et de lui-même. Très utilisé en Amérique du Nord, il tend à se naturaliser, son caractère envahissant y est donc montré du doigt. En France, aucune inquiétude encore aujourd’hui. Les clones sont généralement peu féconds quand ils sont isolés. Compacts avec une couronne étroite à large dans le jeune âge, leur variabilité réside surtout dans le port, fastigié à étalé. Le houppier tend à s’ouvrir et s’aérer avec l’âge. ‘Chanticleer’, cultivar sans doute le plus diffusé en Europe, apparaît comme un arbre d’alignement proche de l’idéal par bien des aspects : port prolongé en colonne de faible encombrement, floraison généreuse dès la plantation, coloration automnale spectaculaire et résistance aux maladies.

Les pépiniéristes le proposent en forme libre et surtout en tige. Avec sa couronne montée très haut, il peut être planté le long de voies de circulation. Greffé en pied, bien souvent sur son cousin européen, Pyrus calleryana mé­­riterait­ d’être multiplié sur lui-même pour équilibrer la vigueur entre le porte-greffe et le greffon, tout en améliorant la longévité.

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